Rangement suite et fin

Comme beaucoup de Français, j’ai commencé par ranger. Puis face à l’impossibilité de se débarrasser du trop-plein, j’ai arrêté. À quelques heures du déconfinement, ma frénésie de rangement me reprend, car je vais enfin pouvoir délester l’intérieur en remplissant l’extérieur. Entre ces deux périodes de rangement, le temps semble s’être mis entre parenthèses. Une parenthèse molle et morne, plutôt désenchantée qu’enchantée, où une certaine langueur a peu à peu pris la place de la révolte des débuts. Sans satisfaction du travail accompli ou d’avoir profité de ce temps perdu : un peu de lecture par ci, beaucoup de « glandouille » sur la toile par là, il n’en restera pas grand-chose. Pour autant, demain ne sera pas forcément un autre jour, vu le lot de contraintes qui nous attend. « Le retour à notre ancienne normalité, à nos anciens rythmes de vie, ne paraît plus si simple et naturel » décryptait dans le journal ce matin le physicien et philosophe Étienne Klein. Ce confinement a finalement réussi à nous imposer une nouvelle forme de normalité, à laquelle nous nous sommes malgré tout conformés. Il s’agit maintenant d’en sortir. Pas sûr que cela donne envie de sabrer le champagne !

Déconfinement en vue !

Pataphysique

Y’à de la joie

Parce qu’à 1 jour du déconfinement tout est dit et contredit, un peu de pataphysique ravive le moral. L’absurdité est une perspective, l’insouciance du zazou un idéal ! Retrouver les copains du Bookgroup un objectif littéraire et organoleptique…

Un dernier poème de Boris Vian et le tour est joué.

« Je voudrais pas creverAvant d’avoir connu

Les chiens noirs du Mexique

Qui dorment sans rêver

Les singes à cul nu

Dévoreurs de tropiques

Les araignées d’argent

Au nid truffé de bulles

Je voudrais pas crever

Sans savoir si la lune

Sous son faux air de thune

A un côté pointu

Si le soleil est froid

Si les quatre saisons

Ne sont vraiment que quatre

Sans avoir essayé

De porter une robe

Sur les grands boulevards

Sans avoir regardé

Dans un regard d’égout

Sans avoir mis mon zobe

Dans des coinstots bizarres

Je voudrais pas finir

Sans connaître la lèpre

Ou les sept maladies

Qu’on attrape là-bas […] »

France Culture à la rescousse

Livres cultes pour lecteurs rebelles

Cette série propose un cheminement radiophonique en compagnie de livres devenus cultes : des livres qui ont provoqué des virages décisifs dans la vie de leurs lecteurs. Succès de librairie sur plusieurs décennies, ils ont éveillé des consciences, créé des engagements personnels, professionnels ou politiques. 

Que ce soit comme prise de conscience des effets dévastateurs de la modernité (1/4 : Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss) ; sur l’identité noire dans la post-colonisation (2/4 : Peau noire masques blancs de Frantz Fanon) ; sur la condition féminine (3/4 : Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir) ; ou enfin sur le malaise des adolescents en Occident (4/4 : Moi, Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée), les quatre thèmes de cette série se rejoignent dans le vacillement de la figure de l’homme blanc dominant et eurocentré qui s’est opéré dans la 2e partie du XXe siècle. https://www.franceculture.fr/emissions/series/livres-cultes-pour-lecteurs-rebelles

Le confinement en 5 expressions

Prendre la poudre d’escampette

Partir en courant, sortir de mon confinement vicié et tailler la route.

Pour aller où ? J’imagine en Bretagne, revoir la mer (la vraie), sentir les algues et le goémon, me baigner dans une eau fraîche mais tellement vivifiante afin de prendre conscience que j’ai encore un corps qui peut se mouvoir ailleurs que dans un périmètre d’1 km. Je peux même m’imaginer en Jonathan Livingston le Goëland à la recherche de sa famille bretonne. Sans fumette, je suis en vol vers le Nord Ouest et je ferme les yeux !

Le mot escampette provient de : prendre l’escampe, lui-même certainement issu de l’occitan escamper qui signifiait se sauver. De plus, l’expression sous entend également la notion de poudre (poussière), que nos pieds soulèvent lorsque l’on s’enfuit.  Véro

Tailler la route 

Cette expression m’est restée ce matin du 22e jour de confinement, comme une évidence au sortir d’une nuit où je n’ai cessé de tenter de m’échapper, à la manière du N°6 (les amateurs de séries reconnaîtront l’allusion) qui revient toujours à la case départ. J’y étais plongée dans une succession de situations rocambolesques et pourtant plus vraisemblables que celle que nous vivons aujourd’hui (j’ai quand même un doute sur le braquage !). Trois petits mots qui résument bien mon état d’esprit.

Trois petits mots qui forment une bien curieuse expression. Pourquoi aurait on besoin de tailler une route ? alors qu’on choisit généralement de les agrandir en autoroutes plutôt que de les réduire en chemins bucoliques ? Le Petit Robert ne nous aide pas beaucoup. Si on y trouve un bien plus prosaïque « se tailler », il ignore avec un souverain mépris, la sémantiquement proche « tailler la route ». Peut-être parce qu’elle nous invite justement à prendre la route… Patricia

Pierre qui roule n’amasse pas mousse

Expression ou plutôt proverbe qui veut un peu dire une chose et son contraire, selon le besoin du moment. Elle est utilisée à tour de bras en ce moment rue Alfred de Vigny et c’est à celui qui arrivera à la caser en premier lors du repas, ça fait beaucoup rire les enfants. 

Bien utile en période de confinement elle nous rassure sur notre immobilité source d’enrichissement personnel, toutes ces heures à se cultiver à loisir viennent nous nourrir. Nous accumulons cette mousse épaisse, terreau de réflexion et d’intelligence humaine. 

Ou pas, parce que là on préférerait plutôt rouler sa bosse et partir en se libérant de cette épaisseur immobile. Et voyager léger c’est être disponible à ce qui va se présenter.

Pourtant au XVIe siècle, on disait : Pierre souvent remuée de la mousse n’est vellée (revêtue). Ce vieux proverbe est la traduction littérale d’un dicton grec employé d’abord par l’auteur Lucien et passé depuis dans la langue latine : Saxum volutum non obducitur musco, ce qui signifie : La pierre roulée ne se recouvre pas de mousse. 

Un poète latin, appelé Martial, a exprimé la même pensée dans les mots suivants : Quisquis ubique habitat… nusquam habitat, dont voici la traduction : Celui qui habite partout n’habite nulle part. Gresset, poète français du XVIIIe siècle, a composé sur ce sujet ce quatrain :

Dans maint auteur de science profonde J’ai lu qu’on perd trop à courir le monde : Très rarement en devient-on meilleur. Un sort errant ne conduit qu’à l’erreur.

Hannele

Prendre en grippe

De nos jours, la grippe, c’est un peu comme la mer : ce n’est pas les hommes qui la prennent, c’est elle qui les prend !

Moi, évidemment, je n’ai pas envie qu’elle me prenne, ni tous ceux que j’aime, de près ou de loin. Et même ceux que j’aime moins, voire pas du tout, je n’ai pas envie qu’elle les prenne. Quoique, j’hésite parfois pour Bachar al-Assad, Bolsonaro et cons-orts…

Parce qu’à part cette petite tribu d’infâmes, je ne prends plus grand monde en grippe en ce moment. J’ai même choppé un virus contre lequel je n’avais pas encore fabriqué d’anticorps, la philanthropie aiguë. Sourires chaleureux dans les rayons du supermarché, embrassades interminables au téléphone, rafales d’émoticônes « coeur » dans les messages… je vous aime tous, les gens ! Mais je garde ma porte fermée…

En farfouillant dans ma bible en matière d’expressions imagées – La puce à l’oreille de Claude Duneton – j’ai découvert qu’une grippe était à la fin du XVIIe siècle un caprice, une toquade ou une bizarrerie qui vous prend. Ce mot était rattaché au côté imprévisible « mouche qui pique » de certains personnages, d’où l’expression « prendre quelqu’un en grippe » (le prendre en soudaine aversion) qui apparaît dans la première moitié du XVIIIe. Quid de la grippe, le virus qui vous tombe dessus sans prévenir ? Toujours selon ce cher Claude, il paraît qu’elle a pris son nom de cette expression, en raison de son aspect capricieux, à la même époque. A quand un changement de patronyme en « foulecamp « ? Sophie

Liberté, liberté chérie

Je me le répète régulièrement

Tant je l’aime

Je sais que nous ne sommes pas dans une situation aussi terrible que celle dans laquelle elle a été utilisée parfois 

Mais elle me manque quand même

La Marseillaise 1792, 6ème couplet

Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs.
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire ! 

Le chant des déportés 1933, 4ème couplet

Mais un jour dans notre vie
Le printemps refleurira.
Liberté, liberté chérie
Je dirai : « Tu es à moi. »

Et enfin pour danser : https://www.youtube.com/watch?v=-sFFRDRBWfc&list=RDV2X5DVIbQKA&index=1

Agnès

L’écriture à l’heure de l’épidémie

Il existe un petit jeu qui circule sur Internet où l’on imagine ce que les grands écrivains auraient produit à propos notre « peste », le Covid-19.

Balzac aurait raconté l’histoire de la fabrication du canapé où son héros était assis, Beckett aurait fait le récit de deux êtres qui attendent une fin du confinement qui n’arrivera jamais, Zola aurait décrit avec précision le quotidien d’un employé d’Amazon contraint de travailler, Kafka se serait employé à entrer dans l’âme d’une personne confinée qui s’ennuie et regarde une mouche courir sur son plafond, avant que ce ne soit la mouche qui la regarde courir sur les murs… Quant à Camus nous connaissons déjà la leçon d’humanisme et la réflexion sur les choix individuels qu’il a exposé dans La Peste.

Mais ce ne sont là que des schémas de fictions connus, transposés dans l’épreuve que nous traversons.

De la même manière, la littérature qui émerge en ces temps d’épidémie de coronavirus, reproduit encore les dispositifs et les angles de vue qu’elle connaissait avant ce changement historique.

Les initiatives sont nombreuses et louables bien sûr. La collection « Tract » de Gallimard s’est muée  en « Tracts de crise » et propose en téléchargement gratuit chaque jour des textes conçus pendant l’épidémie par les auteurs de la collection, ou des plumes qui s’en sentent proches. Cynthia Fleury, Danièle Sallenave, Pierre Bergounioux, Régis Debray, Ingrid Astier, Sylvain Tesson, Erri de Luca, ou encore Annie Ernaux.

Si je prends l’exemple de cette dernière, sa lettre « Monsieur le Président » radiographie des enjeux politiques et sociaux et nous parle d’un temps venu pour « désirer un nouveau monde ». Mais dans ses mots comme dans son adresse, le texte s’inscrit dans les positions habituelles de son autrice davantage qu’il ne donne une forme littéraire à notre vécu ou à notre devenir.

Mathilde Serrell pour France Culture

Le temps perdu, le temps retrouvé

Extrait de l’interview du philosophe Pierre Cassou-Noguès dans le journal Sud Ouest du 29 mars

 » Le sentiment très partagé est que les jours finissent par tous se ressembler. Le confinement a, d’une certaine manière,
suspendu le calendrier. On doit réfléchir quelques secondes
avant de savoir si nous sommes un dimanche ou un vendredi…. L’abolition
du calendrier, de la conscience des jours, c’est précisément
ce contre quoi Robinson lutte sur son île, en marquant
d’une encoche, sur le tronc d’un arbre, chaque jour qui passe…
Quand on est privé d’activité sociale, les jours se ressemblent, on a
l’impression de vivre dans un éternel présent. »

SO : Vous vous intéressez, en philosophe, au temps perdu, un sujet assez peu étudié dans votre discipline ou dans les sciences sociales.
 » C’est un phénomène de la vie auquel la tradition philosophique
s’est peu intéressée, parce que ce temps perdu est sans doute plus
difficile à mesurer, à saisir que le temps actif, notamment le temps
travaillé qui, lui, fait l’objet de nombreuses recherches. Et puis le
temps passé à « ne rien faire » comme on dit, est, dans nos sociétés
occidentales, souvent capitalistes, associé à une forme de culpabilité.
Max Weber l’a montré : à la source du capitalisme, il y a l’idée
que perdre son temps, c’est un péché.
« Le temps, c’est de l’argent, time is money » disait, aux Etats-
Unis, Benjamin Franklin. »
SO : Dans vos travaux, vous dites beaucoup de bien du fait de perdre son
temps, de traîner. Le confinement n’est-il pas, après tout, une occasion
de retrouver un peu de ce temps perdu ?

Non, pas au sens où je le conçois.
L’inactivité, un temps sans obligation ni engagement, c’est utile
pour la construction de soi, mais pas dans le contexte actuel. Pour
moi, traîner, avoir du temps, perdre son temps, c’est intéressant à
vivre si cette expérience se fait librement.
Avec le confinement, nous sommes dans un cadre beaucoup
plus contraint : nous retrouvons certes du temps mais cela nous est imposé, avec des restrictions de nos libertés, certes légitimes au regard de la crise sanitaire, mais lourdes.
Par ailleurs, pour moi, « perdre son temps », « traîner », cela va avec
l’idée de la promenade, de la flânerie, de l’observation, de l’attention
aux paysages, au hasard de sa curiosité, par opposition au « trajet »
qui nous conduit chaque matin invariablement du domicile au travail[…]

Pour tirer une jouissance du fait d’avoir du temps, il faut se sentir
disponible. L’angoisse liée au virus nous rend beaucoup moins ouverts,
légers. Pour toutes ces raisons, je pense qu’on risque d’être
assez vite confrontés davantage à l’ennui, à un temps vide, qu’à la
jouissance du temps retrouvé […]

De tout, il restera trois choses :

la certitude que tout était en train de commencer,

la certitude qu’il fallait continuer,

la certitude que cela serait interrompu

avant que d’être terminé.

Faire de l’interruption, un nouveau chemin,

faire de la chute, un pas de danse,

faire de la peur, un escalier,

du rêve un pont

de la recherche…

une rencontre.

Fernando Pessoa

Soutenir les producteurs locaux

Si comme moi, vous regrettez la fermeture des marchés, voici une nouvelle qui ne pourra que vous réjouir.
La Région Nouvelle-Aquitaine et l’Agence de l’Alimentation Nouvelle-Aquitaine (AANA), en partenariat avec les Chambres d’Agriculture, les Chambres des Métiers et de l’Artisanat, lancent une plateforme digitale pour mettre en relation producteurs et consommateurs de la région.
Objectifs :

– Aider les producteurs à écouler leur production en circuit court et éviter le gaspillage,

– Permettre de maintenir l’activité économique du secteur agroalimentaire de la région,

– Favoriser et faciliter la livraison de proximité,

– Permettre aux consommateurs et aux responsables de magasins d’alimentation de proximité de trouver des produits frais de qualité, locaux, tout en restant à leur domicile.

À partir du 31 mars, les consommateurs et responsables de commerces d’alimentation de proximité pourront se géolocaliser. Une fois positionnés sur la cartographie, une liste des différents producteurs livrant sur leur zone s’affiche, avec les contacts (mail, téléphone, site internet, réseaux sociaux) du producteur afin de passer sa commande.
Si le consommateur le souhaite, il peut s’inscrire sur la plateforme (ce qui sauvegardera ses données de géolocalisation) pour recevoir une notification dès qu’un nouveau producteur apparaît comme disponible pour livrer sur sa zone. Des recettes seront aussi proposées pour cuisiner ces produits locaux, de qualité, fraichement livrés.

http://www.produits-locaux-nouvelle-aquitaine.fr

Le journal Sud Ouest a également créé sa propre plateforme :

https://coursescontrelamontre.fr/s

Il ne reste plus qu’à tester !

@patricia marini
@patricia marini

Physeter macrocephalus

Malgré la taille de mon appartement, j’ai l’impression d’être entouré de cachalots !
Je me régale de la lecture de Le retour de Moby Dick de François SARANO, ainsi que des vidéos accessibles par QR code.
Hier soir nous avons regardé Au coeur de l’océan de Ron HOWARD grâce à l’abonnement d’Agnès sur Netflix. Ce film est intégralement basé sur le livre éponyme de Nathaniel PHILBROCK sur l’histoire de l’Essex sur laquelle est basé Moby Dick. J’avais lu ce livre, dont je me suis lancé à la recherche au milieu de la nuit (et retrouvé), sur Khayyam, au retour des Açores en mai 2013. Agnès est en train de dévorer la fin pour préciser le film. Moi je viens de me relancer dans Les dernières chasses au cachalot de Michel BARRÉ que j’avais rapporté des Açores.
Ce midi, je vais préparer une petite entrée avec la boîte de la conserverie Santa Catarina (de Sao Jorge) que j’adore et que Catalina et Thomas m’ont offert.
Je regrette vraiment l’annulation de T&L et cette rencontre que nous devions animer avec François SARANO avant la projection sur les cachalots de Maurice.
Dernière nouvelle : je viens d’apprendre le report de Terre & Lettres. Nous ferons la rencontre avec François SARANO, le mercredi 7 octobre en avant première du festival qi se tiendra le WE des 10 & 11. Nous présenterons les 2 derniers livres de SARANO , Le retour de Moby Dick et Réconcilier les hommes avec la vie sauvage (qui doit sortir ces jours-ci) et nous projetterons son dernier film sur les cachalots de Maurice dans le magnifique amphithéâtre de l’Aquarium de La Rochelle (où nous avions fait la rencontre avec David VANN et Catherine POULAIN).
Notez la date et venez nombreux !

Un dimanche particulier

Dimanche matin – Rue Judaïque

Youpi, changement d’heure. Nous avons perdu cette nuit 1 heure de confinement. Petite heure dérisoire dans mon emploi du temps chargé.

Dimanche matin, vent froid sur Bordeaux, rencontre furtive avenue Bel Air avec Patricia. Elle me donne un livre et un numéro du Monde récent en mode marché noir. Nous avons eu du bol car trois motards sont passés se préoccupant plus d’un jeune cycliste que de deux femmes parlant à une distance raisonnable d’au moins 1 mètre. J’en ai profité pour prendre 2 photos du quartier désert en rentrant chez moi, passant par la rue Dauzat, afin d’éviter un deuxième contrôle de flics Barrière Judaïque. Ouf, je m’en sors bien pour cette sortie dominicale. Il va me falloir la journée pour me remettre de ces émotions. Comment me serais-je comportée pendant la guerre. Je ne le saurais jamais !

Affichée sur une vitrine rue Judaïque